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◄"Reporter
au National
Geographic
Magazine de
Washington,
Harrisson
Howell
Walker
arrive à
Vimoutiers
un beau jour
de juin
au volant
d'une
vieille
Renault,
bourrée de
matériels
photographiques
des plus
sophistiqués.
De
l'histoire
de
Joe
Knirim et
Marie Harel,
il fera le
premier
thème de son
reportage,
photographiant
par une
journée
ensoleillée
la statue
de
Marie
Harel
sous la
Halle de
Vimoutiers
et concluant
ainsi :
"Toujours là
de nos
jours, la
ferme Harel
aide
quelques
familles à
préserver le
charmant
hameau de
Camembert
dont le nom
réjouit les
amateurs de
fromages du
monde
entier".
Avec une chambre au
Soleil
d'Or,
Harrison rayonne.
Le
docteur Jean Boullard,
chauvin défenseur du
Pays d'Auge, trouve
l'homme sympathique
le
guide en maints
endroits.
Le
reporter écrit ...:
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"...
Au sommet
d'une
colline,
nous nous
sommes
arrêtés pour
admirer le
hameau
des Champeaux.
Comme la
plupart des
villages du
Pays d'Auge,
quelques
rares
maisons se
serrent
autour d'une
église. Le
pays étant
essentiellement
pastoral,
les gens
vivent dans
des fermes
éloignées
les unes des
autres...
- Une vue
magnifique,
n'est-ce-pas?
dit le
docteur
enthousiaste.
-
Magnifique,
répétai-je
en écho,
mais j'étais
en réalité
occupé à
observer des
paysannes
qui après
avoir gravi
péniblement
un sentier,
s'arrêtaient
devant un
calvaire à
un
croisement
de routes
..."
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..."Près
des
Ligneries,
nous avons
franchi une
barrière
frustre en
direction
d'une ferme
à
colombages:
-
Charlotte
Corday
est née ici
en 1768,
dit mon ami
... vous
vous
souvenez de
son histoire
bien sûr.
- Hé bien,
je ...
- Les excès
de la
Révolution
l'ont rendue
folle,
poursuivit-il,
elle s'est
donc rendue
à Paris pour
poignarder
Marat
qu'elle
tenait pour
responsable
de tant de
morts sur
l'échafaud.
...Aujourd'hui,
un jeune
fermier et
sa femme
vivent ici,
réchauffés
par le même
foyer qui
avait
enflammé le
patriotisme
de
Charlotte".
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Un autre
jour,
après avoir
découvert le
Manoir
de Bellou,
Harrison
Walker
s'arrête à
Moutiers-Hubert
et pénètre
dans
la
vieille
église
sise au
carrefour.
Emu, il se
recueille le
temps d'une
photo ...:
"... Il y a
quelques
centaines
d'années, un
incendie n'a
laissé que
les murs de
l'édifice
...Reconstruit
avec des
poutres,
l'intérieur
de la
chapelle est
l'une des
quelques
unes en bois
que l'on
peut encore
trouver en
Normandie de
nos jours
... derrière
les
drapeaux,
une corde
pour sonner
les cloches
qui
appellent
les paysans
à l'église
..."
A l'instant
où il écrit
ces mots, le
reporter
ignore que
cette église
romane de
plus de 700
ans sera
bombardée.
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Ensuite à
Notre-Dame
de Courson,
il passe une
journée au
Manoir
de la
Cauvinière
où :
"Country
Gentleman
Robert
Ribard ferre
lui-même ses
chevaux,
répare ses
fenêtres,
ses
colombages
ou ses
machines
agricoles,
transplante
ou greffe
ses pommiers
et fait le
cidre dans
un pressoir
vieux de
plusieurs
siècles,
dont la roue
en pierre
est tirée
par un
cheval ...".
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Lorsqu'il
arrive à
Préaux-Saint-Sébastien,
c'est la
fête
annuelle
des
Charitons
... :
" ... 4000
personnes
arrivent de
toutes
directions
en
charrettes,
en
automobiles,
à bicyclette
ou à pied.
Tout le
village est
en fête et
la fanfare
joue des
airs
militaires
... une
procession
religieuse
suit une
Croix
rutilante en
direction de
l'église.
Des
centaines de
gens la
suivent et
des
centaines
d'autres se
pressent
autour des
portes de
l'église
..."
Midi vient
réveiller
les appétits
! ...
Harrison se
joint à un
pique-nique
sous les
arbres :
"... Manger,
boire, rire
et s'aimer,
une scène de
bonheur
simple qui
suggère
celles
peintes par
les artistes
flamands"(sic).
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Continuant son périple,
Harrison Walker
séjourne 8 jours à la
ferme de Monsieur
Couteau ...
Il
veut vivre avec
des Augerons,
les voir travailler, les
suivre dans les pâtures
et les chemins creux :
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"Il
se lève à
4h30 du
matin,
l'heure de
traire
quelques 24
vaches,
hommes et
femmes assis
sur des
petits
tabourets
trépieds ...
partage leur
petit
déjeuner de
7 heures ...
oh pas une
simple tasse
de café ...
des oeufs,
des
saucisses,
du pâté de
canard ou de
lapin,
beaucoup de
pain, du
beurre et
même du
cidre !" A
midi, un
déjeuner
substantiel
et à 4
heures, une
collation
similaire au
petit
déjeuner. A
7heures et
demie le
soir, de
nouveau la
traite puis
le dîner sur
une longue
table dans
la cuisine.
Un grand bol
de soupe,
chacun coupe
sa tranche
d'un immense
pain ... du
cidre en
pichet, de
la viande et
des pommes
de terre.
Puis, dans
les rituels,
la prière et
les baisers
de bonne
nuit pour
chacun !"
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Oh oui,
cette fois,
il le tient
son
reportage.
Quand
Harrisson H.
Walker
quitte le
pays d'Auge,
il emporte
avec lui
ces images
de bonheur,
des clichés
de Normandie
laborieuse,
des senteurs
de foin, des
saveurs de
produits
authentiques,
le souvenir
de la si
pittoresque
pesée du
beurre
sous la
Halle, et
...
... la photo
kodrachrome
de la
place de
Vimoutiers,
prise un
lundi
après-midi,
unique
cliché en
couleurs
jamais
réalisé,
que les
Vimonastériens
nommeront
plus tard
"la photo du
siècle".
Voici venir
l'été mais
oui, bien
sûr ... ni
lui ni
personne ne
pouvait se
douter ...
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Ces extraits sont
partie du reportage sur
la France rurale à
l'aube de la guerre, qui
paraîtra aux Etats-Unis
en Février 1940
... Vimoutiers en
prendra connaissance
vers 1945-46
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