1939 : Le National Geographic Magazine à Vimoutiers

 

and more languages

Accueil

Plan du site

VIMOUTIERS

du  Pays d'Auge

en  NORMANDIE

Geo Visitors Map

 

 

 

 

Quelques empreintes de

l'Amérique du Nord ... :

1926

Dr Knirim, Marie Harel et le camembert

1939

National Geographic magazine

1944

Le bombardement

1945-1955

A propos de la reconstruction

1953-1956

2nde statue de Marie Harel

 

 

"Reporter au National Geographic Magazine de Washington, Harrisson Howell Walker arrive à Vimoutiers un beau jour de juin au volant d'une vieille Renault, bourrée de matériels photographiques des plus sophistiqués.

 

De l'histoire de Joe Knirim et Marie Harel, il fera le premier thème de son reportage, photographiant par une journée ensoleillée la statue de Marie Harel sous la Halle de Vimoutiers et concluant ainsi : "Toujours là de nos jours, la ferme Harel aide quelques familles à préserver le charmant hameau de Camembert dont le nom réjouit les amateurs de fromages du monde entier".

 

 

Avec une chambre au Soleil d'Or, Harrison rayonne. Le docteur Jean Boullard, chauvin défenseur du Pays d'Auge, trouve l'homme sympathique le guide en maints endroits. Le reporter écrit ...:

 

 

 "... Au sommet d'une colline, nous nous sommes arrêtés pour admirer le hameau des Champeaux. Comme la plupart des villages du Pays d'Auge, quelques rares maisons se serrent autour d'une église. Le pays étant essentiellement pastoral, les gens vivent dans des fermes éloignées les unes des autres...

- Une vue magnifique, n'est-ce-pas?  dit le docteur enthousiaste.

- Magnifique, répétai-je en écho, mais j'étais en réalité occupé à observer des paysannes qui après avoir gravi péniblement un sentier, s'arrêtaient devant un calvaire à un croisement de routes ..."

 

 

..."Près des Ligneries, nous avons franchi une barrière frustre en direction d'une ferme à colombages:

- Charlotte Corday est née ici en 1768, dit mon ami ... vous vous souvenez de son histoire bien sûr.

- Hé bien, je ...

- Les excès de la Révolution l'ont rendue folle, poursuivit-il, elle s'est donc rendue à Paris pour poignarder Marat qu'elle tenait pour responsable de tant de morts sur l'échafaud.

...Aujourd'hui, un jeune fermier et sa femme vivent ici, réchauffés par le même foyer qui avait enflammé le patriotisme de Charlotte".

Un autre jour, après avoir découvert le Manoir de Bellou, Harrison Walker s'arrête à Moutiers-Hubert et pénètre dans la vieille église sise au carrefour. Emu, il se recueille le temps d'une photo ...:

"... Il y a quelques centaines d'années, un incendie n'a laissé que les murs de l'édifice ...Reconstruit avec des poutres, l'intérieur de la chapelle est l'une des quelques unes en bois que l'on peut encore trouver en Normandie de nos jours ... derrière les drapeaux, une corde pour sonner les cloches qui appellent les paysans à l'église ..."

A l'instant où il écrit ces mots, le reporter ignore que cette église romane de plus de 700 ans sera bombardée.

 

 

Ensuite à Notre-Dame de Courson, il passe une journée au Manoir de la Cauvinière où :

"Country Gentleman Robert Ribard ferre lui-même ses chevaux, répare ses fenêtres, ses colombages ou ses machines agricoles, transplante ou greffe ses pommiers et fait le cidre dans un pressoir vieux de plusieurs siècles, dont la roue en pierre est tirée par un cheval ...".

 

 

Lorsqu'il arrive à Préaux-Saint-Sébastien, c'est la fête annuelle des Charitons ... :

" ... 4000 personnes arrivent de toutes directions en charrettes, en automobiles, à bicyclette ou à pied. Tout le village est en fête et la fanfare joue des airs militaires ... une procession religieuse suit une Croix rutilante en direction de l'église. Des centaines de gens la suivent et des centaines d'autres se pressent autour des portes de l'église ..."

Midi vient réveiller les appétits ! ... Harrison se joint à un pique-nique sous les arbres : "... Manger, boire, rire et s'aimer, une scène de bonheur simple qui suggère celles peintes par les artistes flamands"(sic).

 

Continuant son périple, Harrison Walker séjourne 8 jours à la ferme de Monsieur Couteau ... Il veut vivre avec des Augerons, les voir travailler, les suivre dans les pâtures et les chemins creux :

 

 

 "Il se lève à 4h30 du matin, l'heure de traire quelques 24 vaches, hommes et femmes assis sur des petits tabourets trépieds ... partage leur petit déjeuner de 7 heures ... oh pas une simple tasse de café ... des oeufs, des saucisses, du pâté de canard ou de lapin, beaucoup de pain, du beurre et même du cidre !" A midi, un déjeuner substantiel et à 4 heures, une collation similaire au petit déjeuner. A 7heures et demie le soir, de nouveau la traite puis le dîner sur une longue table dans la cuisine. Un grand bol de soupe, chacun coupe sa tranche d'un immense pain ... du cidre en pichet, de la viande et des pommes de terre. Puis, dans les rituels, la prière et les baisers de bonne nuit pour chacun !"

 

 

Oh oui, cette fois, il le tient son reportage. Quand Harrisson H. Walker quitte le pays d'Auge, il emporte avec lui ces images de bonheur, des clichés de Normandie laborieuse, des senteurs de foin, des saveurs de produits authentiques, le souvenir de la si pittoresque pesée du beurre sous la Halle, et  ...

... la photo kodrachrome de la place de Vimoutiers, prise un lundi après-midi, unique cliché en couleurs jamais réalisé, que les Vimonastériens nommeront plus tard "la photo du siècle". Voici venir l'été mais oui, bien sûr ... ni lui ni personne ne pouvait se douter ...

Ces extraits sont partie du reportage sur la France rurale à l'aube de la guerre, qui paraîtra aux Etats-Unis en Février 1940

...  Vimoutiers en prendra connaissance vers 1945-46

 

 

 

Charlotte Corday

National Geographic Magazine

Sources : - National Geographic Magazine, February 1940 collection©webmaster www.vimoutiers.net - Crédit photos ©NGS

- Bulletin n°29 offert par la Société Historique de Vimoutiers, M.Ch.Boullard -

|I-frame|Javascript|Tousdroitsréservés|copyright@vimoutiers.net|webmaster|