Lithie par E. Poutrel d'après
une Photoie de J.Doesnard |
"Tisserande en bas,
dans la cave où la pauvreté cingle son courage, elle est poète là-haut,
dans la houle des feuilles, quand l'été roussit les chênes, parmi les
seigles qui ondulent en chantant le secret des saisons ... Dans une cave
humide, Rose tissait de la toile..."Marie de Besneray.
"C’est une fantaisie
étrange du destin,
D’avoir près d’un fuseau, mis un luth dans sa main..."
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- Je dédie ces pages et mes
recherches aux habitants de Bellou, d'hier et d'aujourd'hui, NJGJ -
Vers 1880, alors qu'elle est
servante à Lisieux chez une marchande de fromages, Rose est présentée à
Marie de Besneray, membre de la Société des Gens de Lettres, et
romancière Lexovienne. Marie de Besneray est -contera-t-elle- douloureusement
impressionnée à la pensée des souffrances endurées par la pauvre
servante dont elle a lu le premier ouvrage, et elle lui tend la main.
"Elle s'occupe de Rose comme une
véritable sœur, mettant à sa disposition
une petite maison Boulevard Sainte-Anne à Lisieux".
Sainte-Anne, patronne des Tisserands ...
c'est que "le boulevard est en ce temps ainsi nommé car il longe d'un côté les
ateliers des tisserands de frocs dits froctiers, fileurs, toiliers et
drapiers, ... et de l'autre les blanchisseries de toiles adjacentes aux
industries du textile".
Rose est maintenant bien souffrante. Pourtant dès lors,
elle se consacre à la préparation d'un second recueil.
Une nouvelle souscription est lancée. L’appel de Marie de Besneray,
qui en a écrit la préface, est non seulement entendu dans la région
normande, mais on dit qu'il reçoit à Paris même l’accueil le plus
sympathique.
Hélas, Rose se meurt !....On se hâte, on presse l'imprimeur ... à
temps, les premiers exemplaires sont brochés. "Fleurs d'Automne" parait en 1885.
Rose Harel est décédée le 4 Juillet de
cette même année,
à l'âge de 59 ans, des suites d’une maladie de poitrine contractée dans
les lieux de sa jeunesse laborieuse. On dit que ce matin-là, elle préféra
la présence d'un "Bon Dieu de campagne", le curé de Beuvillers, à celle
d'un "Bon Dieu de Cathédrale"; qu'elle accepta la pénitence "à condition
qu'il y ait beaucoup de fleurs"; et qu'alors "Marie de Besneray moissonna son
jardin et Rose mourut souriante" ...
... En ces instants peut-être, Rose serra
plus fort la main de la petite Jenny "au cœur plein de trouble et de
doute, que l'on vit avec courage sourire à sa morne
douleur, et posant la main sur son cœur poursuivre son fatal
voyage". ("Jenny" L'Alouette aux blés)
De nombreux amis la pleurèrent. Elle fut
enterrée à Lisieux, et la ville lui rendit grand hommage. Plus tard, une plaque
fut posée sur sa dernière
demeure, et le nom de rue Rose Harel fut donné à la rue des Deux-Sœurs.
Sont gravés sur sa tombe, choisis par ses amis, ces quelques mots que Rose avait écrits, en 1858 comme
un billet d'excuses
: "C’est une fantaisie
étrange du destin, D’avoir près d’un fuseau, mis un luth dans sa main..."
Tout au long de sa vie, Rose est
revenue régulièrement auprès de sa mère à Bellou. Son profond
attachement au village, entre trois et quatre cents âmes au
XIXème siècle, est largement exprimé dans ses poésies. Jenny,
Retour au village, Olivier et Catherine ses vieux voisins, l'église de
Bellou, le curé de Bellou, le vieux manoir, la fête à Moutiers, Pierre et Pierre, sa tante Félicité, Maitre Louis et son
fils Jean, les moissons, et tant de choses
encore... sont autant de clins d'œil aux gens du pays si chers à son
cœur. Tout a existé, tous furent.
La reconnaissance de son art en poésie
détourna Rose du chemin de ses rêveries pour "l'éternel sommeil, sous un
tertre ignoré couvert d'herbe au soleil... oh! mon village"...
Ainsi vécut Marie, Rose, Eugénie Harel ... ©NJGJ@vimoutiers.net
.../...
Portrait page 1
- Portrait page 2
- Portrait page 3
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Visiter l'église de Bellou
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Marcher dans la forêt de Moutiers-Hubert
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Lisieux, promenade au
temps de Rose Harel
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Lisieux, les marchés au
temps de Rose Harel
Bibliographie: "L'Alouette aux blés" et "Fleurs
d'automne". Registres paroissiaux et d'Etat civil. Recensements.
Monographie du sonnet par Louis de Veyrières. Rose Harel par Marie de Besneray, Raymond Basin,
Raoul Jacquemin, Alexandre Massé. Une promenade lexovienne par Christiane
Bouland et Claudine Quesnot. Bibliothèque électronique de Lisieux,
University of Toronto libraries, Gallica, Google books.
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