Fileuses à
la quenouille et au rouet,
le dévidoir
qui fait les écheveaux,
la peloteuse
!
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En 1729, Vimoutiers
obtient son droit de marquer les toiles.
"Vient alors aux négociants
vimonastèriens, l'idée que notre bourg devrait avoir une diligence
pour gagner les grands chemins. Il fallait pour ce faire, affronter
les côtes de la Hunière, la Bergerie ou le chemin de Livarot. Ils
essaient de réaliser leur projet et une première messagerie tente en
vain de relier Vimoutiers à Bernay. Un habitant, Monsieur Vicaire,
essaie d’en organiser une autre sur le trajet Vimoutiers-Lisieux,
mais il doit y renoncer, vu l’état des chemins"JB...
Pourtant Vimoutiers souffre de ses
approvisionnements laborieux alors que Bernay et Orbec produisent du
lin à bien meilleur coût pour la ville de Lisieux.
Et bien que Nicolas Lecoq ait ouvert à
Vimoutiers un magasin approvisionné deux fois la semaine en lin
qu'il trouve en cette ville, ce n'est pas
suffisant.
..."L’idée
vient à Monsieur Billon d’aller en voiture chercher du lin
dans les Flandres. Mais il n’ose se lancer dans cette
aventure : il redoute l’état de ces chemins qui a fait échouer
Vicaire sur un parcours beaucoup plus court. Et puis les cartes sont
peu répandues, peu précises. A ce moment arrive au bourg l’homme
providentiel : Monsieur Rosey, qui revient
d’Amérique ... oui, d’Amérique !...
On a du mal à comprendre maintenant ce que cela représentait alors.
Billon lui parle de son projet. Rosey
décide de tenter l’aventure avec lui.
Ils partent tous deux et les habitants les attendent dans la fièvre
...
Quel triomphe à leur retour ! Quelle réception quand leur attelage
de cinq chevaux, tirant un chariot chargé de lin, descend la côte de
la Bergerie !"
B/AP/JB
Leur exemple ne
tarde pas à être suivi.
Le lin approvisionné, si ce n'est à meilleur coût du moins en
quantité nécessaire, les magasins fleurissent.
"Partout
dès lors dans notre bourg et nos campagnes, on voit de vieilles
grand’mères la quenouille à la main et le pied sur la pédale du
rouet, les fillettes et les jeunes garçons au dévidoir ou à faire
des lames.
On entend la rotation de l’ourdissoir et le bruit de la navette que
manoeuvrent les père et mère de famille ... Ainsi tout le monde
travaille sous le même toit en famille …"sic
AP
Les toiles de
Vimoutiers sont désormais vendues à la Halle ou portées directement
à Paris.
A compter de 1780, Sainte-Anne,
patronne des marchands de toile, est célébrée. C'est une grande
fête, on chante, on danse et pauvres ou riches, tous y participent.
Dans les années 1780's, ce sont
près de 6000 pièces qui se vendent annuellement sur la place de
Paris et à titre d'exemple, en 1789, ce sont plus de 4.000 pièces
qui sont exposées à la Halle de Vimoutiers.
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Vues sur la ville dans une "cuvette"
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