►Si
quelques textes attestent de présence de pommiers,
fabrication et consommation de cidre en Normandie au XIIème siècle,
et d’autres attribuent l’introduction du "sydre" en la région par des
navigateurs venus d’Espagne dès le VIème siècle, il semble que ce
soit l’invention de la presse au XIIIème siècle qui soit à l’origine
de l’essor de la production cidrière Normande ... notant qu'en ce début de
siècle, Saint Louis avait interdit la fabrication de la cervoise afin
de réserver les céréales à l'alimentation.
Et ce serait ensuite dans la
seconde moitié du XIVème siècle que le pommier serait apparu autour
de
Vimoutiers.
Auparavant,
il n’y aurait existé qu’à l’état sauvage sous le nom de doucin. On sème des
pépins, on améliore le greffage et les pommiers sont plantés par champs
entiers. La cervoise se fait détrôner en Normandie par ce cidre qui prend son
plein essor au XVIème alors que Guillaume Dursus venu d’Espagne
introduit en vallée d'Auge de nouvelles variétés de pommes et contribue à
l'amélioration des techniques de fermentation.
►Le
cidre est alors à la mode : il devient une
boisson très appréciée des souverains français. François 1er le gôute et
l’aime. En 1588,
Julien Le Paulmier, médecin adulé de Charles IX et
Henri III publie un premier traité "De vino et Pomaceo" dans lequel il met cette
boisson au dessus du vin et lui prête des vertus médicatives. Enfin plus tard au
XVIIIème, Louis XVI sera très grand amateur de cidre du Pays d'Auge.
Au XIXème
siècle, les vignobles sont ravagés par la maladie et la production de cidre
triple alors. Mais la première guerre mondiale entraine son déclin. On dit que "dans les
tranchées, les Poilus goûtent le vin" dont la consommation dès lors ombragera les
vergers de Normandie.
L'actuelle
redécouverte des produits du terroir devrait cependant rassurer les amoureux des
vergers normands puisqu'en 1996, l'Appellation d'Origine Contrôlée est consentie
au "Cidre du Pays d'Auge".
►Le
cidre
►
1958, variétés de pommiers à cidre recommandées par le
Ministère de l'agriculture
►L'histoire
de l’origine de l'eau-de-vie de pomme n'est
pas plus précisément connue. Les mentions normandes les plus anciennes semblent
se trouver dans le journal du sire Gilles de Gouberville, lequel "en présence
de son hôte François le Tourangeau, fit fabriquer en 1553 des alambics en verre,
des trillys de fer pour les supporter, des pots et des fourneaux pour distiller
les eauez."
Obtenue
à partir de la distillation d'un cidre de qualité, cette eau-de-vie nommée
Calvados, vieillit dans des fûts de chêne très secs qui lui donnent
sa saveur particulière et sa coloration ambrée. Cette distillation, sujette à
l'impôt "banal" en son temps, est réalisée par le bouilleur de cru. C'est
en 1942 que l'Appellation d'Origine Contrôlée est consentie au "Calvados Pays
d'Auge".
♦
Il
existe trois appellations : l'AOC "Calvados Domfrontais", l'AOC "Calvados", l'AOC
"Calvados Pays d'Auge" respectant chacune strictement des zones géographiques et
un processus de fabrication caractérisé par le type d’alambic utilisé.
♦ Il
existe deux sortes d'alambic pour la distillation du Calvados :
L’alambic de premier jet
ou l’alambic à colonne, exigé dans l’élaboration du "Calvados Donfromtais"
adopté pour les eaux de vie d'appellation contrôlée "Calvados",
L’alambic à repasse qui
est l’alambic traditionnel exigé dans l’élaboration du "Calvados Pays d'Auge"
et qui assure une double distillation en deux chauffes successives. La "bonne
chauffe", résultat de la seconde, fournit ce Calvados dont l'appellation
d'origine contrôlée est exclusivement consentie dans la région du
Pays d'Auge à laquelle appartient
Vimoutiers.
►Le
Calvados
Une tonne de pommes à
cidre donne de 650 à 750 litres de cidre pur jus.
Dix-huit kilos de pommes
à cidre donne environ 13 litres de cidre à +/-5%
d'alcool,
soit à peu près
un litre de Calvados à 70%.
Le Calvados doit alors
vieillir au minimum 2 années pour que le pourcentage d'alcool descende à 40%.
Fabrication traditionnelle du cidre en Pays
d'Auge, Normandie
La pomme et le cidre
01/01/1925 -
21min40s
"Source INA : Ce film muet
présente l'activité d'une cidrerie normande moderne. Les cartons
explicatifs alternent avec les séquences filmées décrivant toutes les
étapes de la fabrication du cidre. Les pommes récoltées dans les vergers
sont acheminées vers la cidrerie où elles sont pesées et entreposées
dans des silos, grâce à un système de trémie et de chaine à godets.
Elles subissent une série de traitements : lavage, broyage,
rapage,cuvage. La pulpe obtenue est montée en mottes. Viennent ensuite
les opérations de pressurage par presses hydrauliques, fermentation,
rémiage, repressurage, clarification dans de cuves de défécation,
fermentation en tonneaux. Le cidre mousseux subit un test de densité
avant son embouteillage.L'excédent de la récolte est écoulée grâce à la
distillation du cidre pour la production d'eaux de vie du Calvados (à
l'aide d'appareils dit "à repasse"), ou celle d'alcool neutre pour
liqueurs (dessin animé du fonctionnement du distillateur à colonnes). Le
marc de pomme épuisé est séché pour l'alimentation du bétail."
Production : Ministère de
l'Agriculture ... ►
video
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Fabrication traditionnelle du calvados en Pays
d'Auge, Normandie
Pays d'Auge
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3 Appellations
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AOC Calvados 3 Appellations de caractère
12min06s
L'histoire, l'élaboration, le vieillissement et les différents modes de consommation des trois appellations du calvados.
Production : I.D.A.C. Interprofession Des Appellations Cidricoles ...►
video
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Des chiffres et des Pommes :
Une
production annuelle Européenne de 7.5 millions de tonnes dont presque 2 millions
par la France.
Sur ces 2 millions, 330.000 tonnes de pommes à cidre sont
produites par la Normandie soit la moitié de la production nationale.
En France, deux pommes à la saveur sucrée
se partagent plus de la moitié du marché : la golden 38% et la royal gala
14%.
Si les Romains dénombraient 37
variétés de pommes, au XVIème siècle, la pomologie en dénombrait une centaine et au XIXème, le pépiniériste André
Leroy en décrivit plus de 500 : de nos jours, ce sont 7500 variétés qui sont
répertoriées.
On dit qu'au début
du siècle dernier, on en comptait plus de 2000 variétés sur le canton de Vimoutiers.
De nos jours, le cidre
AOC Pays d'Auge n'en retient qu'une cinquantaine.
La pomme représente un marché
de 610 millions d'euros, à titre comparatif les pâtes représentent 410 millions
d'euros.
Un ménage achète en moyenne
18kgs de pommes par an : la pomme est le premier fruit acheté en volume avec 20%
du marché suivie de l'orange avec 15% et la banane 12 %.
Les personnes âgées
consomment deux fois plus de pommes que les jeunes.
Variation sur la Pomme :
"Aucun fruit sur la terre n’est aussi célèbre que la pomme. Il faut dire qu’elle a eu pour se faire connaître le premier best-seller du monde,
la Bible, qui fit beaucoup pour la médiatisation de ce fruit hautement symbolique. Ce que l’on ignore, en revanche, c’est le type de pommier qui pouvait bien pousser au Paradis et la variété à laquelle appartenait le fruit que croquèrent
Eve et Adam.
Traversée par un
arc-en-ciel et grignotée sur la droite, elle est le symbole d’Apple
Computers, crée en 1976.
◄Joufflue et verte, elle
fut l’emblème de Apple Corp’, la société de production des
disques des Beatles fondée en 1968.
Pomme d'or ou de discorde, elle
fut la cause de la chute de Troie, et empoisonnée, elle fut
proposée à Blanche-Neige.
Elle fut une grande source
d’inspiration pour Cézanne, Magritte et Giacometti et, en
quatre syllabes –Pom-pom-pom-pom– elle résume parfaitement
la Cinquième symphonie de
Beethoven.
Enfin, en tombant sur la
tête de Newton, la variété Flower of Kent donna naissance à la loi de la gravitation universelle."
Tell me the apple :
La pomme emblème de
sagesse et pouvoir suprême chez les Romains,
Pomme, "ce beau fruit" ainsi nommé par Homère,
La pomme une belle sueur
froide pour Guillaume Tell,
La pomme qui couvrit
d’argent David, le premier des Rockefeller, puisque la légende dit qu'il fit
ses premiers sous en vendant une pomme dont le bénéfice lui permit d’en
racheter deux,
◄The
Big Apple pour désigner New York : s'il est de bon ton d'en attribuer la
paternité aux premiers grands musiciens de Jazz en référence au trac qui produit cette boule dans la
gorge, et/ou à la reprise de ce terme par John J. Fitzgerald, qui dans les
années 20, intitula sa chronique sur les courses de chevaux "Around the Big
Apple", l'origine serait en fait à l'image du fruit, pulpeuse ...
Elle viendrait d'Evelyne Claudine de
Saint-Évremond, surnommée Eve, qui délaissée par John Hamilton qu'elle
devait épouser, ouvrit un "discret temple de l'amour" 142 Bond Street,
l'un des endroits d'alors les plus huppés de la ville. Les demoiselles, pour
beaucoup venues de Paris ou Londres étaient fort jolies et de bonne
prestance, et Evelyne se référant à ces séductrices, les nommait
"mes irrésistibles pommes".
"Vais-je tomber ne
pas tomber ? ...se disait la dernière pomme.
J ‘ai résisté aux vents
d’automne, aux pluies, aux premières gelées.
Il ne faut pas que
j’abandonne, mon fidèle ami, le verdier.
Vais-je tomber, ne pas
tomber ? Il y va de mon cœur de pomme.
Je suis d’or rouge et de miel
jaune,
comme une lune à son lever, et j’éclaire tout le pommier...
Non, non, verdier, je me cramponne... J’attendrai l’hiver pour
tomber. "
et l'auteur ? ... je ne sais pas !
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